Pekka : la nouvelle voix pop

Interview mené par Karine de Jaham, paru dans Creola n°249, juillet-août 2018

Ne cherchez pas de Prince Charmant dans l’univers de Pekka, vous n’en trouverez pas ! Cette jeune femme écrit, compose et interprète ses chansons avec un humour et une autodérision à toute épreuve ! Pekka, c’est un véritable coup de cœur ! Bienvenue dans son univers pop et acidulé.

Créola : Comment t’est née cette passion ?

Je crois que ma passion pour la musique date de mon enfance et de la découverte des dessins animés de Walt Disney. Leurs chansons façon « comédie musicale » ont bercé ma jeunesse. L’été, quand j’étais en vacances chez mes grands-parents, j’organisais d’ailleurs des spectacles avec ma bande de cousins. J’étais à la fois directrice artistique, metteure en scène et premier rôle ! Ça vous donne une idée de la mégalomanie galopante dont je souffre. Mais je me soigne !

Créola : Tu signes tous tes textes, l’écriture est-elle salvatrice ?

J’envisage effectivement l’écriture comme une thérapie. Elle me permet de mettre les choses à distance, en les couchant sur le papier, et de ne pas ruminer. S’il en sort un texte de chanson t ant mieux, mais l’objectif premier de l’écriture est vraiment de me « dépolluer » le cerveau.

Créola : Tu manies les mots avec dextérité et précision, l’âme d’une poète ?

On a un grand goût pour les mots dans ma famille ! Ma mère nous récitait du Verlaine et du René Char quand ma sœur et moi étions petites, et même si à l’époque on levait les yeux au ciel, on en a conservé l’amour du vocabulaire juste et de la langue. J’avoue quand même être plus « roman » que « poésie » !

Créola : D’où puises-tu ton inspiration ?

Pour le moment, je parle de moi ou de gens qui me sont proches, dans l’idée qu’on ne parle bien que de ce que l’on connaît. J’aimerais beaucoup cependant aborder des sujets de société, comme le colorisme dont souffre notre société antillaise, mais je n’ai pas encore trouvé la manière d’en parler avec justesse.

Créola : Comment définirais-tu ton univers ?

J’aime penser que Pekka est une princesse qui s’est échappée de son conte de fées. Elle se retrouve dans le monde réel, se prend quelques portes et se casse un peu les dents sur les difficultés qu’elle rencontre,
mais comme elle est implacablement optimiste, elle continue son petit bonhomme de chemin en se disant que tout ira bien.

Créola : Ton titre Les amours-parenthèses, un peu autobiographique ?

Tout à fait ! Mais je pense ne pas être la seule à être tombée sous le charme d’un homme déjà engagé (et qui s’était bien gardé de me le dire !). Un autre Prince Charmant de pacotille !

Créola : Ce serait gonflé de faire un lien entre toi, Grand Corps Malade et Katy Perry ? 😉

Pas du tout ! Et on pourrait rajouter à cette liste Mathieu Boogaerts et Lily Allen. J’aime me dire que la chanson française peut être aussi légère et colorée que le clip California Girls de Katy Perry, tout en abordant des sujets comme le désir (ou pas) d’enfant. 

Créola : Où trouves-tu ton énergie ?

Les gens que j’aime et qui m’aiment, mon chat, la mer des Caraïbes et le chocolat ! J’essaye aussi de me bouger physiquement : ça m’aère les méninges.

Créola : Quel est ta définition du bonheur ?

Pour moi, le bonheur c’est 40 % de circonstances extérieures (si on a de la chance, de l’argent, la santé, un entourage aimant…) et 60 % de travail sur soi : on aura beau avoir le confort matériel et un amoureux, si on a décidé de se focaliser sur ce qui ne fonctionne pas, on ne sera jamais heureux. C’est d’ailleurs de ça que je parle dans ma chanson L’Insatisfaite.

Créola : Allez pour mieux te connaître , quelques questions rapides… As-tu une autre passion que la musique ?

J’aime dessiner (j’ai un blog BD : www.pirouett-kkouett.com), faire des logos, lire et manger ! 

Ce qui t’amuse ?

Les séries américaines comme Modern Family ou Friends. On n’a pas fait mieux depuis.

Ce qui t’agace ?

L’hypocrisie et la méchanceté gratuite. La vie est trop courte.

Ce que tu voudrais changer ?

Avoir les cheveux roses ! 

Es-tu « réseaux sociaux » ?

Je me fais violence pour des raisons professionnelles, mais j’avoue être plutôt discrète et aimer garder mes affaires pour moi. Sauf quand je décide d’en faire une chanson ou un dessin bien sûr, mais là je suis protégée par le « costume » !

Ton escapade ?

La plage : être au bord, dedans, sur un bateau qui navigue dessus… L’air marin est mon remontant.

Tes moments détente ?

L’apéro au Cloud avec mes copines, un transat au Petibonum ou un bon film. Sinon j’aime BEAUCOUP faire la sieste.

Ton plat préféré ?

J’aimerais vous dire « le pâté-en-pot de ma grand-mère » mais… c’est le lapin de Pâques de Lindt. Version « king size ».

Ton sillage parfumé ?

Je ne suis pas très fidèle en matière de parfum, j’en change comme de couleur de rouge à lèvres ! Mais généralement je porte de Hermès (Eau des Merveilles ou Jardin au Bord du Nil) ou du Serge Lutens (Datura Noir ou Fleur d’Oranger).

Aimes-tu la mode ?

J’adore ! En ce moment je suis en pleine refonte de ma garde-robe parce que j’aimerais qu’elle soit plus éco-responsable. Parmi les maisons dont j’aimerais pouvoir un jour porter des pièces, il y a Prada (leurs chaussures à talon particulièrement), Valentino (à chaque collection Resort, je me dis qu’il faut que je me mette à jouer au loto) et Molly Goddard, une Anglaise qui fait des robes en tulle absolument magnifiques, que je porterais bien sur scène avec une paire de Doc Martens.

De qui aimerais-tu faire la première partie de concert ?

Sans hésiter : Mathieu Boogaerts, c’est mon idole. C’est l’artiste que j’ai le plus souvent vu en concert et j’en sortais toujours avec un sourire jusqu’aux oreilles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *